BudoSpirit

Budo Way of Life

Dimanche 30 décembre 2007 à 19:08


SOCIALISME: Vous avez deux vaches. Vos voisins vous aident a vous en occuper et vous vous partagez le lait.

COMMUNISME : Vous avez deux vaches. Le gouvernement vous prend les deux et vous fournit en lait.

FASCISME : Vous avez deux vaches. Le gouvernement vous prend les deux et vous vend le lait.

NAZISME : Vous avez deux vaches. Le gouvernement vous prend la vache blonde et abat la brune.

DICTATURE : Vous avez deux vaches. Les miliciens les confisquent et vous fusillent.

FEODALISME : Vous avez deux vaches. Le seigneur s'arroge la moitie du lait.

DEMOCRATIE : Vous avez deux vaches. Un vote décide a qui appartient le lait.

DEMOCRATIE REPRESENTATIVE :
Vous avez deux vaches. Une élection désigne celui qui décidera a qui appartient le lait.

DEMOCRATIE DE SINGAPOUR : Vous avez deux vaches. Vous écopez d'une amende pour détention de bétail en appartement.

ANARCHIE : Vous avez deux vaches. Vous les laissez se traire en autogestion.

CAPITALISME : Vous avez deux vaches. Vous en vendez une, et vous achetez un taureau pour faire des petits.

CAPITALISME DE HONG KONG : Vous avez deux vaches. Vous en vendez trois a votre société cotée en bourse en utilisant des lettres de créance ouvertes par votre beau-frère auprès de votre banque. Puis vous faites un " échange de dettes contre participation ", assorti d'une offre publique, et vous recuperez quatre vaches dans l'opération tout en bénéficiant d'un abattement fiscal pour entretien de cinq vaches. Les droits sur le lait de six vaches sont alors transferes par un intermédiaire panaméen sur le compte d'une société des îles Caïman, détenue clandestinement par un actionnaire qui revend a votre société cotee les droits sur le lait de sept vaches. ! Au rapport de la dite société figurent huit ruminants, avec option d'achat sur une bête supplémentaire. Entre temps vous abattez les deux vaches parce que leur horoscope est défavorable.

CAPITALISME SAUVAGE : Vous avez deux vaches. Vous équarrissez l'une, vous forcez l'autre a produire autant que quatre, et vous licenciez finalement l'ouvrier qui s'en occupait en l'accusant d'avoir laisse la vache mourir d'épuisement.

BUREAUCRATIE : Vous avez deux vaches. Le gouvernement publie des règles d'hygiène qui vous invitent a en abattre une. Après quoi il vous fait déclarer la quantité de lait que vous avez pu traire de l'autre, il vous achète le lait et il le jette. Enfin il vous fait remplir des formulaires pour déclarer la vache manquante.

ECOLOGIE : Vous avez deux vaches. Vous gardez le lait et le gouvernement vous achète la bouse.

FEMINISME : Vous avez deux vaches. Le gouvernement vous inflige une amende pour discrimination. Vous échangez une de vos vaches pour un taureau que vous trayez aussi.

SURREALISME : Vous avez deux girafes. Le gouvernement exige que vous leur donniez des leçons d'harmonica.

CAPITALISME EUROPEEN: On vous subventionne la première année pour acheter une 3eme vache. On fixe des quotas la deuxième année et vous payez une amende pour surproduction. On vous donne une prime la 3eme année pour abattre la 3eme vache.

MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE BRITANNIQUE: Vous tuez une des vaches pour la donner a manger a l'autre. La vache vivante devient folle. L'Europe vous subventionne pour l'abattre. Vous la donnez a manger a vos deux moutons.(;))

CAPITALISME A LA FRANCAISE: Pour financer la retraite de vos deux vaches, le gouvernement décide de lever un nouvel impôt: la CSSANAB (Cotisation Sociale de Solidarité Avec Nos Amis les Bêtes) Deux ans après, comme la France a recupere une partie du cheptel britannique, le système est déficitaire. Pour financer le déficit on lève un nouvel impôt sur la production du lait: le RAB (Remboursement de l'Ardoise Bovine). Les vaches se mettent en grève. Il n'y a plus de lait. Les francais sont dans la rue : " DU LAIT ON VEUT DU LAIT " La France construit un laitoduc sous la manche pour s'approvisionner auprès des Anglais. L'Europe déclare le lait anglais impropre a la consommation. Le laitoduc ne servira jamais. On lève un nouvel impôt pour l'entretien du laitoduc

Mafia

Vous avez deux vaches. Des tueurs à gages en tuent une et déposent sa tête dans votre lit. On vous offre une protection pour l'autre en échange de lait.

Conspirationnisme

Vous n'avez pas de vaches. Il n'y a jamais eu de vaches ici. Il n'y a rien à voir.

Indépendantisme bovin
Vous avez deux vaches. Les vaches décident que vous n'avez aucun droit sur leur lait et vous quittent pour former leur propre société.

Pragmatisme suédois

Vous avez besoin de deux vaches. Vous achetez des vaches Ikea à assembler vous-même (c'est moins cher). Les vaches Volvo sont peut être moins à la mode mais elles durent plus longtemps.

Sadisme
Vous avez deux vaches et un fouet.

Surréalisme
Vous avez deux ornithorynques. Le gouvernement en peint un en vert et exige que vous leur donniez des leçons d'harmonica.

Art contemporain

Vous avez deux vaches. Elles posent nues pour vous. Vous peignez un triangle et exécutez une danse interprétative.

Socratisme
Combien ai-je de vaches? Pourquoi?

Matrice
Vous ne pouvez pas traire les vaches. C'est impossible. Rappelles-toi plutôt de ça... Il n'y a pas de vaches. Tu verras, ce ne sont pas les vaches qui se font traire, mais toi.

Yodisme
Deux vaches tu as. Traie les ou ne les traie pas, il n'y a pas à essayer...

Constructivisme
Vous avez deux vaches. Ou bien sont-ce les vaches qui vous ont ?

Contre-culture

Waahh mec, c'est comme... ces deux vaches, mec. Tu dois goûter de ce lait!
....

Dimanche 30 décembre 2007 à 18:49

Aujourd'hui nos maisons sont plus grosses, mais nos familles plus petites
Nous avons plus de facilités, mais moins de temps
Nous avons plus d'éducation, mais moins le sens de la réalité
Nous avons plus de connaissances, mais moins de jugement
Nous avons plus d'experts, mais aussi plus de problèmes
Nous avons plus de médicaments, mais moins de bien-être
Nous dépensons inconsidérément
Nous rions trop peu
Nous conduisons trop vite
Nous nous fâchons trop rapidement
Nous veillons trop tard
Nous lisons trop peu
Nous regardons trop la télé
Nous multiplions nos possessions, mais réduisons nos valeurs
Nous parlons trop, nous aimons trop peu et nous mentons trop souvent
Nous avons appris à vivre, mais nous ne connaissons pas la vie
Nous avons ajouté des années à notre vie, mais pas de vie à nos années
Nous avons de plus gros édifices, mais aussi un plus gros ego
Nous avons des autoroutes plus larges, mais un esprit plus étroit
Nous dépensons plus, mais possédons moins
Nous achetons plus, mais nous en jouissons moins
Nous sommes allées sur la lune, mais nous avons de la difficulté à traverser la rue pour rencontrer nos voisins
Nous conquérons l'espace infini, mais pas notre espace intérieur
Nous brisons l'atome, mais pas nos préjugés
Nous écrivons plus, mais apprenons moins
Nous planifions plus, mais accomplissons moins
Nous avons appris à nous hâter, mais pas à attendre
Nos revenus sont plus élevés, mais notre sens moral est plus bas
Nous construisons plus d'ordinateurs pour sauvegarder plus d'informations et pour produire plus de copies Mais nous communiquons moins
Nous aimons la quantité, mais pas la qualité
Ce sont des temps de “fast food” et de mauvaise digestion
D'hommes grands au tempérament instable
Nous avons plus de loisirs, mais moins de plaisir
Nous avons une nourriture plus diversifiée, mais moins bonne nutrition
Nous avons deux revenus, mais plus de divorces
Nous avons de plus belles maisons, mais plus de foyers brisés

Il faut donc, à compter d'aujourd'hui, ne rien garder pour une occasion spéciale,
parce que chaque jour est une occasion spéciale.

Recherchons la connaissance, lisons davantage, arrêtons-nous et admirons le paysage sans se préoccuper de soi.
Passons plus de temps avec la famille et les amis, mangeons nos plats favoris et visitons les endroits que nous aimons.

La vie est une suite de moments heureux, pas uniquement une survie.

Utilisons nos objets précieux, utilisons nos meilleurs parfums chaque fois que nous en avons envie.

Retirons de notre vocabulaire des phrases comme « un de ces jours » et « un jour ».
Écrivons cette lettre que nous prévoyions écrire « un de ces jours ».

Disons à nos familles et à nos amis comment nous les aimons.
Ne retardons rien qui ajouter les rires et la joie à notre vie .

Chaque jour est spécial; chaque heure, chaque minute est spéciale.
Et nous ne savons pas si ce n'est pas notre dernier ou dernière


merci à Terre2connerie

Dimanche 30 décembre 2007 à 18:31

La première gorgée de bière

Fiche :

Auteur Philippe Delerm
Editeur L'arpenteur
Nombre de pages 93 pages
Format 11 cm x 19 cm
ISBN 2070744833

Résumé :

Il faut savourer comme un moment de fête ce livre inclassable : une trentaine de récits de deux à trois pages consacrés aux bonheurs quotidiens les plus insignifiants. Mais quel art pour les faire partager !La première personne est proscrite, au profit de « on ». On, c'est vous, c'est moi, invités à nous griser délicieusement d'une odeur, d'un éclairage, d'une promenade ou d'une rencontre. Colette savait ainsi faire respirer l'odeur des pommes tombées de l'automne... De l'humour aussi dans quelques chroniques villageoises : la boutique de la marchande de frivolités, l'arrêt du Bibliobus. Des esprits chagrins pourront faire un mauvais procès à l'auteur pour un style très précieux. Mais quel plaisir de lire cet hymne aux joies simples, exprimées avec une sensualité rafraîchissante.

Extrait :

La bicyclette et le vélo
C'est le contraire du vélo, la bicyclette. Une silhouette profilée mauve fluo dévale à soixante-dix à l'heure : c'est du vélo. Deux lycéennes côte à côte traversent un pont à Bruges : c'est de la bicyclette. L'écart peut se réduire. Michel Audiard en knickers et chaussettes hautes au comptoir d'un bistro : c'est du vélo. Un adolescent en jeans descend de sa monture, un bouquin à la main, et prend une menthe à l'eau à la terrasse : c'est de la bicyclette. On est d'un camp ou bien de l'autre. Il y a une frontière. Les lourds routiers ont beau jouer du guidon recourbé : c'est de la bicyclette. Les demi-course ont beau fourbir leurs garde-boue : c'est du vélo. Il vaut mieux ne pas feindre, et assumer sa race. On porte au fond de soi la perfection noire d'une bicyclette hollandaise, une écharpe flottant sur l'épaule. Ou bien on rêve d'un vélo de course si léger : le bruissement de la chaîne glisserait comme un vol d'abeille. A bicyclette, on est un piéton en puissance, flâneur de venelles, dégustateur du journal sur un banc. A vélo, on ne s'arrête pas : moulé jusqu'aux genoux dans une combinaison néospatiale, on ne pourrait marcher qu'en canard, et on ne marche pas.

C'est la lenteur et la vitesse ? Peut-être. Il y a pourtant des moulineurs à bicyclette très efficaces, et des petits pépés à vélo bien tranquilles. Alors, lourdeur contre légèreté ? Davantage. Rêve d'envol d'un côté, de l'autre familiarité appuyée avec le sol. Et puis... Opposition de tout. Les couleurs. Au vélo l'orange métallisé, le vert pomme granny, et pour la bicyclette, le marron terne, le blanc cassé, le rouge mat. Matières et formes aussi. A qui l'ampleur, la laine, le velours, les jupes écossaises ? A l'autre l'ajusté dans tous les synthétiques.

On naît à bicyclette ou à vélo, c'est presque politique. Mais les vélos doivent renoncer à cette part d'eux-mêmes pour aimer – car on n'est amoureux qu'à bicyclette.

Dimanche 30 décembre 2007 à 18:24

La part de l'autre



Fiche :

Auteur Eric-Emmanuel Schmitt
Editeur Lgf
Collection Ldp, numéro 5537
Nombre de pages 503 pages
Format 11 cm x 18 cm
ISBN 2253155373



Résumé :


08 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l'Ecole des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute là, aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde.

Alternées tour à tour, défilent en effet sous nos yeux deux vies que tout oppose, en fonction de causes initiales radicalement opposées. D'un côté le clochard, le caporal à la Croix de fer, le dirigeant du parti national-socialiste fan de l'opéra wagnérien Rienzi, le dictateur misanthrope dément dont le romancier développe une biographie dûment renseignée. De l'autre, Adolf H., jeune homme soigné par Freud pour ses troubles, peintre de l'école surréaliste du légendaire Montparnasse parisien, ardent défenseur du sionisme...
On passe d'un Adolf à son double comme on verse du rire aux larmes, du sérieux à la plaisanterie, de la paix à la guerre (à noter : une belle symétrie croisée lors des descriptions des ravages de la guerre de 14-18). Au carrefour de ces trajectoires où se rejoignent comédie et tragédie, l'écrivain laisse place à de seyantes définitions philosophiques (pays/nation ; amour/amitié ; égoïsme/égocentrisme) qui éclairent dialectiquement la part d'ombre abritée par le c½ur humain. En vérité, qu'elle soit "maudite" ou divine, savoir admettre "la part de l'autre" dans la constitution de l'image ou du destin de chacun, c'est toujours privilégier l'ouverture du dialogue par essence démocratique sur le repli du monologue totalitaire. Une leçon que l'humanité (hélas ? tant mieux ?) n'a pas fini de méditer.



Extrait :

D'abord il se fait désirer.

Il donne un rendez-vous. Toujours loin dans le temps. Toujours incertain. Car, pour se rendre précieux, il a fait courir la rumeur que ses nombreuses responsabilités le contraignent parfois d'annuler. C'est faux mais qui le sait ? Du coup, ce n'est plus Hitler qui attend la foule mais la foule qui attend Hitler. Qui l'espère.

Le jour dit, il met en scène son apparition. Il exige que le lieu de réunion quel qu'il soit, ait perdu son aspect ordinaire ; des drapeaux, des bannières, des rangées de chaises, des pyramides de tribunes, des haut-parleurs, des projecteurs lui ont ôté son aspect habituel ; la foule entre dans un quotidien métamorphosé, embelli, réenchanté. Ensuite, il se fait attendre. Il organise avec précision son retard. Il a calculé le temps exact nécessaire à une foule pour devenir tendue, impatiente, sans être bafouée ni furieuse. Il sait alors entrer rapidement et bondir sur la tribune elle une solution.

Il bouge vite. Ses gestes sont précis, nerveux. Il sait qu'il doit surprendre par son énergie. La foule ne le connaît que par ses effigies, ses photographies lentes et silencieuses, élaborées avec son ami Hoffmann, qui le font paraître noble et pensif. Maintenant, il doit, en quelques secondes, montrer les qualités opposées. C'est à ce prix-là qu'on fascine, à ce prix-là qu'on est une star. Il le sait, il a étudié les vedettes de cinéma. Seule la cohabitation des extrêmes dans une même personne entretient l'appétit de la foule. Greta Garbo règne sur le monde car sa beauté hautaine, polie, digne d'une statue antique, est contredite par ses gestes embarrassés de femme trop grande qui a honte de dominer, ces pas de danseuse aladroite qui va tomber, ses regards émus d'être trop sensible, sa nuque d'oiseau blessé. Hitler travaille dans les même zones de contraste : après avoir imposé l'image d'un visionnaire calme aux yeux d'azur, au physique alangui, perdu dans des rêveries sublimes, il va monter, en char et on os, une énergie coupante, mordante, virtuose, fébrile donnant l'idée qu'une invincible force le dépasse lui-même.

Il est là. Il fait face à la foule. Ce ne sont encore que les préliminaires.

La foule est une femme ; la femme est longue à venir ; Hitler est un grand amant parce qu'il est encore plus lent qu'elle. Dès le départ, il livre des arguments, des idées, mais il donne peu. Il traîne. Il retient. Il veut créer l'envie dans la foule. Il veut qu'elle s'ouvre. Il garde ses assauts pour plus tard. Par contre, lorsqu'il s'échauffera, il sera fort, bandant, inépuisable.

En amour, on appelle ça un étalon ; en politique, un démagogue. (Pages 348/349)

Dimanche 30 décembre 2007 à 18:20

Le monde de Sophie

Fiche :

Auteur Jostein Gaarder
Traduction Hélène Hervieu , Martine Laffon
Editeur Seuil
Nombre de pages 560 pages
Format 15 cm x 23 cm
ISBN 2020520893
Edition originale : 1991

Résumé :

Tout commence le jour où Sophie Amundsen, une jeune fille de quinze ans, trouve dans sa boîte une lettre qui lui est adressée, et sur laquelle n'est inscrite qu'une seule phrase : « Qui es-tu ? ». Une seconde enveloppe lui parvient, et à l'intérieur un nouveau petit mot : « d'où vient le monde ? ». Expéditeur de ces lettres reste un mystère, mais les questions posées intriguent Sophie. C'est le début d'une étrange correspondance qui va plonger la jeune fille en quête de réponses dans une longue visite des principales figures de la philosophie...

Ce roman initiatique a conquis des millions de lecteurs à travers le monde. Sans doute parce que Le monde de Sophie ne donne pas de réponses pré-fabriquées mais parce qu'il pose des questions, de vraies questions.

Jostein Gaarder raconte l'histoire de la philosophie à travers le quotidien d'une adolescente de 14 ans. Cinq ans plus tard, " Le monde de Sophie " est une référence du genre dans les lycées et les librairies dans plus de vingt pays. C'est un livre à la fois historique, ludique, parfois loufoque, une sorte de voyage initiatique au court duquel, on parcourt la Norvège, la Grèce, l'Egypte, l'Italie, l'Angleterre et où se côtoient rationnel et irrationnel.


" Qu'est-ce qu'il y a de plus important dans la vie ? Tous les hommes ont évidemment besoin de nourriture. Et aussi d'amour et de tendresse. Mais il y a autre chose dont nous avons tous besoin : c'est de savoir qui nous sommes et pourquoi nous vivons. "

Extrait :

L'Allégorie de la caverne - Platon



Quand tu vois une ombre, Sophie, tu te dis que quelque chose projette cette ombre. L'ombre d'un animal, par exemple : c'est peut-être un cheval, mais tu n'en es pas tout à fait sûre. Alors tu te retournes et tu vois le cheval en vrai qui est évidemment beaucoup plus beau, avec des contours plus précis que son ombre. Platon pensait que tous les phénomènes naturels ne sont que les ombres de formes ou d'idées éternelles. Force est pourtant de constater que la grande majorité des gens sont satisfaits de vivre parmi les ombres. Ils croient que ces ombres sont la seule chose qui existe et n'ont pas conscience que ces ombres ne sont que des projections.

Platon raconte une allégorie qui illustre parfaitement mon propos : c'est l'allégorie de la caverne. Je vais te la raconter avec mes mots à moi.

Imagine des hommes qui habitent dans une caverne. Ils sont assis le dos tourné à la lumière et sont pieds et poings liés, de sorte qu'ils sont condamnés à ne voir que le mur devant eux. Dans leur dos, se dresse un autre mur derrière lequel marchent des hommes brandissant diverses formes au-dessus du mur. Parce qu'il y a un feu derrière ces figures, celles- ci jettent des ombres vacillantes contre le mur au fond de la caverne. La seule chose que les habitants de cette caverne puissent voir est par conséquent ce "théâtre d'ombres". Ils n'ont pas bougé depuis qu'ils sont nés et pensent naturellement que ces ombres sont la seule réalité au monde.

Imagine maintenant que l'un des habitants de la caverne parvienne enfin à se libérer. Il se demande tout d'abord d'où proviennent ces ombres projetées sur le mur de la caverne. Que va-t-il selon toi se passer quand il va découvrir les formes, puisqu'il n'a vu jusqu'ici que leurs ombres. A supposer qu'il réussisse à escalader le mur et à franchir le feu pour se retrouver à l'air libre, il serait alors encore davantage ébloui. Mais, après s'être frotté les yeux, il serait frappé par la beauté de tout ce qui l'entoure. Il distinguerait pour la première fois des couleurs et des contours biens précis. Il verrait en vrai les animaux et les fleurs dont les ombres dans la caverne n'étaient que de pales copies. Il se demanderait d'où viennent tous les animaux et toutes les fleurs. Alors, en voyant le soleil, il comprendrait que c'est lui qui permet la vie des fleurs et des animaux sur terre, de même que le feu dans la caverne permettait d'apercevoir des ombres.

Maintenant l'heureux habitant de la caverne pourrait s'élancer dans la nature et profiter de sa liberté reconquise. Mais il pense à tous ceux qui sont restés là-bas. C'est pourquoi il veut y retourner et dès qu'il est redescendu, il essaie de convaincre les autres habitants de la caverne que les ombres sur le mur ne sont que le pâle reflet vacillant de choses bien réelles. Mais personne ne le croit. Ils montrent le mur du doigt et maintiennent que la seule réalité est ce qu'ils voient. Et ils finissent par le tuer.

Ce que Platon illustre avec l'Allégorie de la caverne est le chemin du philosophe qui va des représentations incertaines aux vraies idées qui se cachent derrière les phénomènes naturels. Il pense sans aucun doute à Socrate que les "habitants de la caverne" mirent à mort parce qu'il dérangeait leurs représentations habituelles et leur montrait le chemin d'une vraie vision intérieure. L'Allégorie de la caverne devient une métaphore du courage du philosophe et de sa responsabilité vis-à-vis des autres hommes sur le plan pédagogique.


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